[Création automne 2022]
Distrib/Coprod
Texte de Luc Tartar
(commande d’écriture réalisée lors de la résidence numérique L.E.L.I. 1 en 2019-2020)
Mise en scène Agnès Renaud
avec Alex Prince, Pierre Giraud
– en cours
Scénographie Michel Gueldry
Lumières Véronique Hemberger
Univers sonore Jean de Almeida
Création vidéo Loïs Drouglazet
Costumes et accessoires Lou Delville
Régie Jérémy Pichereau
Production Compagnie L’Esprit de la Forge en convention avec la DRAC Hauts-de-France, la Région Hauts-de-France et le Conseil départemental de l’Aisne
Coproduction Maison des Arts et Loisirs de Laon (02), Centre André Malraux – Scène(s) de Territoire d’Hazebrouck (59), Le Safran d’Amiens (80) – en cours
Autres partenaires Le Grand Bleu – Lille (59), Maison de la Culture et des Loisirs de Gauchy (02), La Faïencerie – Creil (60), l’Espace Culturel Ronny Coutteure de Grenay (62), La Manekine – Pont Sainte Maxence (60)
Soutiens Institut français, Instituts français d’Athènes et de Bucarest
Mon Orient Express Luc Tartar
« Courir. Fermer les yeux et courir.
Le plus vite possible de l’autre côté. »
Deux adolescents, une fille, un garçon. Elle habite à Calais. Il vient d’ailleurs, cherche à gagner la Grande-Bretagne. Ils se rencontrent dans la ville, au bord de ses voies rapides. Ils sont curieux l’un de l’autre, apprennent à se connaître. Peut-être qu’ils sont amoureux. Ils montent une nuit à bord du train, puis voyagent clandestinement. Londres, Calais, Paris, Munich, Vienne, Budapest, Bucarest, Istanbul … les étapes du voyage seront l’occasion de rencontres et de découvertes…
La création de Mon Orient Express s’insère dans un projet plus vaste que la Compagnie mène ces trois prochaines saisons : M.O.E #ParcoursEuropéen.
LE MOT DE L’AUTEUR LUC TARTAR
« Je cherche depuis longtemps comment aborder dans l’écriture le phénomène actuel des migrations. Mais comment écrire cela ? L’Orient-Express… Ce train de luxe, qui offre sur un plateau à nos imaginaires d’occidentaux le Moyen-Orient, l’Asie, toute la mythologie de l’évasion et des voyages, traverse l’Europe d’ouest en est suivant un axe Londres-Istanbul, qui passe notamment par les Hauts-de-France (Calais), Paris, et qui est à total rebours du parcours actuel des populations qui fuient la guerre de Syrie, d’Irak, et la misère. En clair, les voyageurs de l’Orient-Express croisent les migrants qui n’ont plus rien. La portée symbolique de cette « rencontre » est d’une force terrible, tellement révélatrice des ghettos dans lesquels nous vivons. L’Orient-Express apparaît comme la vitrine d’un monde inaccessible que les démunis sont condamnés à regarder passer. Il y a une grande théâtralité dans ce rapport à l’espace-temps, dans ces rencontres qu’on peut inventer, entre des personnages que tout semble opposer. Ce qui me met en joie dans le fait d’écrire une pièce en « résidence virtuelle », c’est le fait de transmettre aux adolescents le bouillonnement d’une écriture et la grande liberté du geste de la création. Ecrire du théâtre, c’est se poser des questions en permanence et tenter de trouver les solutions. C’est se confronter à la langue, toucher du doigt la nécessité d’une dramaturgie. Nous allons créer et partager un brainstorming collectif autour d’un sujet d’actualité, de l’écriture et du théâtre. Une belle façon pour les adolescents d’accéder à leur imaginaire, à leur libre arbitre et à leur liberté d’être, de créer, de vivre. »
LE MOT DE LA METTEUSE EN SCÈNE AGNÈS RENAUD
« Nous nous retrouvons aujourd’hui, Luc, Mihaela, et moi-même, sur le thème de l’exil, bouleversés par la tragédie que vivent les migrants de Syrie ou d’Irak. Comment se dérober à cette actualité brûlante ? Comment taire cette tragédie ? Comment écrire, créer, sans être porté par cette urgence absolue de trouver des solutions et de garder foi en l’avenir, malgré tout, alors même que l’Humanité semble au pied du mur ? Nous sommes traversés par ces questions. Le projet global, Mon Orient Express (M.O.E.) tel que je le conçois, est en prise avec le monde d’aujourd’hui, avec notre jeunesse, saturée par l’information (désinformation ?) et les réseaux sociaux, engluée dans le tout médiatique qui déréalise et met à distance. C’est pourquoi, le projet collaboratif qui constitue pour partie M.O.E. se sert des outils du numérique pour les mettre au service de la créativité de la jeunesse, de l’humain. Tout en nourrissant le travail de création de la Cie. »